Bergeries de timozzo

 

 

 

Le début de la randonnée se passe en forêt puis, lorsque celle-ci s'éclaircit, apparait un petit vallon où subsistent quelques pins et qui est parfois occupé par quelques vaches. La proximité des bergeries de Timozzo est déjà palpable. Quelques lacets plus tard la vue s'agrandit sur les sommets environnants et on devine au loin les cabanes de Timozzo.

 

 

Ces bergeries sont flanquées sous une barre rocheuse et font d'ailleurs corps avec la roche. Il est difficile de les voir de loin tellement elles sont bien intégrées à leur milieu. Cet ensemble de bergeries possède un passé historique puisqu'elles sont sur le sentier qui permet l'ascension du Rotondo.

 

Ferdinand Gregorovius les citent dans son récit parlant justement de l'ascension du Monte Rotondo datant de 1852. A cette époque elles se nommaient Codi-Mozzu. Il décrit l'aspect rudimentaire de ces bergeries en ces termes : "Qu'on se figure quatre maisons d'une architecture tout à fait primitive composées de quatre murs en pierres sèches, lesquels soutiennent une toiture de poutres et de planches enfumées. Une ouverture pratiquée dans la façade sert d'entrée, et c'est par là et par les fentes du toit et les crevasses des murs que la fumée cherche à se frayer un passage."

 

 

 

Le récit se poursuit avec la découverte des casgiles : "Non loin des cabanes se trouvaient des huttes de pierres plus petites avec un toiture ronde ou allongée. C'étaient les magasins à provisions. A l'intérieur il y avait des fromages plats sur des feuilles vertes et des pains de beurre blanchâtre, fait de lait de chèvre dans des petits paniers."

 

 

 

 

 

Source de Triggione

 

 

 

F. Gregorovius nous parle également du secteur de Triggione : "Ce sont comme de puissants échelons superposés par la nature et formant un énorme escalier de superbe granit rougeâtre pour des géants qui monteraient à l'escalade du ciel." Ce secteur est en fait une sorte de chaos rocheux sur lequel dévale le ruisseau de Lomento issu du lac d'Oriente en formant une série de belles cascades. Au-dessus de lui le cirque du Rotondo commence à se dévoiler. Un petit replat herbeux situé juste au dessus de Triggione annonce la venue imminente du lac d'Oriente.

 

 

 

 

Lac d'Oriente - Lavu Del'Oriente

 

 

Après avoir pris pied sur les dernières dalles rocheuses, la vision sur la cuvette glaciaire entourée de roches granitiques qui recueille le lac d'Oriente ( 2061 m ) est époustouflante. Côté dimension il fait 1ha de surface mais est peu profond ( 1,8 m ).

 

 

La beauté du site est à la hauteur des espérances que procure ce lac emblématique de Corse. Tout est enchanteur ici : le lac est ponctué de petits ilots de verdure en son sein, une très belle zone de petites pozzines borde sa rive sud-est, puis le mélange entre les teintes rougeâtres de la roche, les zones herbeuses et les ruisselets qui s'entremêlent forme une palette de couleurs inouïe.

 

 

 

 

Je conseille de poursuivre hors sentier côté Est pour jouir d'une vue plongeante extraordinaire sur le lac depuis de magnifiques dalles rocheuses quelques 50m de dénivelé au-dessus.

 

 

 

F. Gregorovius nous décrit sa vision du lac d'Oriente avec ces mots : "Nous avions alors devant nous la cime neigeuse de la montagne. Au point où s'ouvre cet immense amphithéâtre est un petit lac mystérieux, entouré d'une gracieuse couronne de vertes prairies : c'est comme un breuvage glacial dans une énorme coupe de granit."

 

 

 

 

 

 

Lac de Galiera

 

 

La suite, pour les plus courageux, nous conduit au merveilleux lac de Galiera. Il faut remonter dans un premier temps le cours du ruisseau, non sans admirer la vue sur le lac d'Oriente.

 

 

Un petit replat est atteint assez facilement. C'est maintenant que commence vraiment l'ascension finale. Il faut suivre les nombreux cairns qui jalonnent l'itinéraire et qui correspond à la voie pour l'ascension du Rotondo. Le chemin trace globalement droit en direction du couloir situé sous le Rotondo. Il faut néanmoins s'arrêter au niveau d'un replat et tirer plein ouest pour rejoindre le lac de Galiera après avoir escaladé facilement quelques blocs de rochers.

 

 

La surprise de trouver un petit lac plein de charme dans cet environnement minéral et hostile comblera le randonneur méritant. C'est le lac le plus haut de Corse ( 2422 m) et il est encore enneigé tard dans la saison. Ici à la fin du mois de Juin, la neige est encore présente et lui donne des teintes turquoises de toute beauté.

 

 

Le contraste entre le granit rouge et le bleu profond des ses eaux en fait à plus d'un titre un lac extraordinaire. Dans son écrin minéral et malgré sa relative petite taille, c'est l'un des lieux les plus secrets et émouvants qu'il m'ait été donné de voir en Corse. C'est un formidable belvédère sur la montagne Corse et sur la cuvette lacustre de l'Oriente qui prend ici toute sa dimension. Des petits îlots de glace à sa surface rajoute au côté graphique du lac qui possède tous les atouts d'un joyau de la montagne.

 

 

 

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