Tour d'Omigna

elativement bien conservée, cette belle tour génoise a trouvée sa place sur un bel éperon rocheux entouré de deux golfes aux eaux enchanteresses.

Les commissaires Génois chargés de planifier la construction de nouvelles tours afin de permettre la sécurisation des terres littorales, prévoient une tour au Capo d’Ambegna ( sans doute Omigna ou la pointe d’Orchino ) parce que la vue porte de là jusqu’au Capo Rosso. Il faut attendre 1604 pour que soit effectivement retenu le site actuel. La tour d’Omigna fait partie d’un programme de 4 tours ( Cargèse-Omigna-Orchinu-Capo Rosso ), dont la construction sera menée de front par Sarrola dans les années 1604-1607, avec de sérieuses difficultés. Il les évoque dans un rapport de 1607 : Omigna est loin de tout, le site manque de sable et d’eau douce nécessaires et il faut les faire venir par la mer jusqu’à la cala la plus proche.

La tour s’est relativement bien conservée malgré une érosion prononcée de son parement due à l’exposition aux embruns puisqu’elle a été construite à seulement 20m d’altitude. Les trous de boulin des échafaudages sont encore visibles. 

Cette tour fait 12m de haut pour 8,5m de diamètre au niveau du cordon. La porte est à 4m du sol et c’est la seule ouverture avec une petite baie percée à l’ouest. L’aménagement de la salle de garde comprend comme d’habitude une cheminée dont le conduit débouche sur la terrasse, et deux niches aménagées dans l’épaisseur du mur, comme l’escalier montant à la terrasse, qui démarre à 1,85m du sol de la salle voutée. Le puits-citerne maçonné au 1^er niveau s’ouvre prés du départ de l’escalier.

La terrasse est protégée par un mur-merlon prenant appui sur 14 corbeaux de la couronne de mâchicoulis. Ces corbeaux, beaucoup plus larges que les mâchicoulis ( restaurés en 2000 ), sont formés de blocs empilés sur trois niveaux et de plus en plus saillants. La protection de la sortie de l’escalier est complétée par un mur s’appuyant sur le parapet. 

La tour a été inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1991. Elle est sur un site protégé de 76ha acquis par le conservatoire du littoral.